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La construction du barrage de Saint-Etienne-Cantalès ne fut pas un long tranquille. Le projet lancé dans les années 20 a eut un impact important sur la vie locale.

Les grandes étapes

En juin 1929, une enquête d'utilité publique est mise en place. L'achat ou l'expropriation des terrains et l'indemnisation des propriétaires à débuté en 1933. Est alors lancée la construction du batardeau amont, communément appelé "barrage de Pradel", avant de débuter la construction de la grande voute du Barrage.

Son rôle ? Produire de l'énergie évacuée vers le poste électrique à Très Haute Tension, et ce afin de régulariser et d'augmenter la production des usines de Lamativie et de Laval-de-Cère (Lot) en leur restituant en période d'énergie déficitaire les réserves d'eau emmagasinées lors de fortes précipitations, des eaux qui étaient auparavant perdues.

En 1938, un décret (du 14 novembre) du Ministre de la Défense Nationale et de la Guerre déclara "urgents les travaux de construction de l'usine de Saint-Etienne-Cantalès ainsi que ses postes et organes annexes" ; les travaux étant assimilés, pour les besoins de la nation, aux travaux militaires.

Si on parle souvent de la résistance du barrage, on peut parler aujourd'hui du barrage de la Résistance...

Général de Gaulle
Discours d'inauguration 1er juillet 1945

La Préfecture autorisa, le 31 août 1939, la "Société Hydro-Electrique de la Cère" à pénétrer dans les propriétés privées qui faisaient l'objet d'expropriations et à exécuter les travaux préliminaires. Le 28 octobre 1940, les travaux furent concédés à "la Société des Forces Motrices du Cantal". C'est ainsi que la construction commença dès le début de la seconde guerre mondiale.

Un chantier plus long que prévu...

Ce chantier ne devait durer que 3 ans, mais la guerre et l'occupation en ont décidé autrement. Le manque de ciment a perturbé le bétonnage qui a été arrêté plusieurs fois, et la livraison de l'équipement électromécanique s'est heurtée en 1943-1944 à de graves difficultés de fourniture et de transport. Alors que 800 à 1 000 ouvriers auraient été nécessaires, il n'y en eut jamais plus de 650.

L'entreprise de travaux publics Borie assura le génie civil tandis que les sociétés "Alsthom", "Charmilles", "Schneider", "Neyret" (pour n'en citer que quelques unes) participaient à l'équipement électromécanique de l'usine construite aux pieds du barrage. Quand à "Entreprise Industrielle", elle pris en charge la construction du poste Electrique à très haute tension.

Tout au long du chantier, à quelque 4 kilomètres de là, le bourg de Laroquebrou fut particulièrement concerné par cette construction aménagée sur la Cère. Tout d'abord parce que de nombreux ouvriers habitaient ce village voisin. Mais aussi, parce que le chantier était desservi par la gare située sur la ligne SNCF Aurillac-Brive.

La pénurie de personnel due à la mobilisation sous les drapeaux a même amené l'entreprise Borie à faire appel, au cours de l'automne 1940, aux Républicains espagnols internés dans le camp de Rivesaltes après être venus chercher refuge en France lors de la prise du pouvoir par Franco en Espagne.

Au terme de 5 années de travaux, le barrage fut inauguré le 1er juillet 1945 par le Général de Gaulle accompagné du Sultan du Maroc Mohamed V et de son fils Moulay Hassan (devenu Roi sous le nom de Hassan 2), suivis par une foule de personnalités.

Une inauguration marquée par une phrase du discours du Général de Gaulle : "Si on parle souvent de la résistance du barrage, on peut parler aujourd'hui du barrage de la Résistance...".

Le Barrage SEC Saint-Etienne-Cantalès Saint-Gérons sur la Cère (Cantal) 1930-1946 Tome 1 - De la construction à l'inauguration par le Général de Gaulle et le Sultan du Maroc
Le Barrage SEC / Saint-Etienne-Cantalès, Saint-Gérons sur la Cère (Cantal) 1930-1946.

Tome 1 - De la construction à l'inauguration. Edition autrefois.

Ce livre contient des photos d’époque, des histoires humaines et des photos de la vidange de 1999. Il rend hommage aux artisans de cette œuvre collective, dont celle d’André Coyne, son ingénieur, de Santiago Rubió, grand-père de l’auteur, ingénieur réfugié républicain espagnol ou encore de René Druilhe, ingénieur et photographe…